La reconstruction mammaire : quelles sont les techniques utilisées ?

Publié le : 26 août 20199 mins de lecture

L’ablation mammaire ou mastectomie est souvent nécessaire pour une femme atteinte du cancer du sein. Ce type d’opération peut avoir des conséquences plus ou moins lourdes du côté psychologique de la patiente. Ainsi, les spécialistes de la chirurgie reconstructrice proposent désormais ce qu’on appelle « reconstruction mammaire ». Qu’est-ce que c’est ? Quelles sont les techniques utilisées ? Qu’est-ce que le lipofilling ? … Les réponses à toutes ces questions seront abordées dans cet article.

Reconstruction mammaire : c’est quoi au juste ?

Comme son nom l’indique, la reconstruction mammaire est un ensemble de chirurgie qui consiste à reconstituer les seins suite à une ablation. En effet, les médecins utilisent diverses techniques pour redonner une nouvelle forme aux seins. On peut réaliser une reconstruction immédiatement durant la mastectomie. En revanche, si le praticien indique que la patiente doit encore suivre un autre traitement comme la radiothérapie, la reconstruction doit se faire plus tard. D’où l’apparition des termes : reconstruction immédiate et reconstruction différée.

Pour plus d'informations : Les différents types de reconstruction mammaire

Reconstruction immédiate ou reconstruction différée ?

Lorsque le médecin traitant n’indique aucune contre-indication, la reconstruction immédiate peut se faire. En fait, cela aiderait la patiente à avoir moins de traumatisme après l’ablation. Aussi, cette forme de reconstruction permet de garder la peau du thorax. En outre, la patiente peut demander également une reconstruction immédiate lors d’une mastectomie partielle.

En revanche, on ne peut pas pratiquer la reconstruction immédiate dans les cas suivants :

– La patiente est diabétique ou toxicomane

– Des traitements postopératoires sont nécessaires pour sa guérison

– La patiente possède une poitrine généreuse

– La tumeur atteint la peau

De ce fait, lorsque la reconstruction immédiate n’est pas possible, on pratique logiquement la reconstruction différée. Tout est dit dans cette appellation. On reporte la chirurgie reconstructrice à un autre moment. Il est à savoir par exemple que si la patiente suit une chimiothérapie, la reconstruction ne peut se faire qu’un an après l’arrêt total du traitement.

Les différentes techniques de reconstruction mammaire

Tout d’abord, c’est le médecin traitant qui suggère à la patiente la technique de reconstruction mammaire idéale pour elle. De ce fait, le choix dépend de l’état de santé de la patiente. Cependant, voici les techniques utilisées :

– La mise en place d’implants mammaires

L’implant mammaire est une sorte de sac rempli de solution saline ou gel en silicone. Le matériau utilisé pour sa fabrication est souvent le silicone renforcé par du caoutchouc. On insère ce sac dans l’espace situé sous les muscles du thorax.

Si l’espace où l’on installe l’implant est étroit, les médecins procèdent à l’expansion tissulaire. Si les tissus du thorax et sa peau sont tendus, on fait également l’expansion tissulaire, car cela pourrait compliquer la mise en place de l’implant. Comment ça marche ? Le médecin procède à l’insertion d’une prothèse d’expansion. Cette dernière se place sous les muscles du thorax. Elle est dotée d’une valve où l’on peut introduire une petite aiguille plus tard. En effet, le chirurgien remplira le sac d’expansion avec de l’eau salée stérile. De ce fait, la patiente est obligée de se rendre chez le praticien pour l’injection de cette solution saline toutes les 2 semaines environ. La mise en place de l’implant ne peut se faire que lorsque la peau du thorax est bien étirée. Ce critère doit impérativement être rempli puisque l’implant aura la même taille et le même volume que l’autre sein. La patiente doit attendre au moins 3 mois pour que cette condition soit respectée. Enfin, lorsque toutes les conditions sont respectées, le chirurgien remplace l’expansion tissulaire par l’implant mammaire permanent.

Aujourd’hui, il est désormais possible de faire une reconstruction en une seule étape. Le chirurgien crée une poche pour recevoir l’implant. Pour ce faire, il procède à la fixation de greffons dermiques acellulaires. Ces derniers fixent l’implant, ce qui facilite la mise en place sans utiliser une expansion tissulaire.

– La reconstitution mammaire autologue

Cette technique consiste à prélever des tissus musculaires et graisseux sur d’autres zones du corps. On utilise ces tissus pour créer un nouveau sein. La reconstruction mammaire autologue offre un résultat plus réaliste qu’un implant mammaire. En fait, l’effet ressenti au toucher est plus naturel.

Mais comment ça marche ?

Les chirurgiens utilisent des techniques tissulaires lors d’une reconstruction mammaire autologue. Primo, les médecins optent le plus souvent pour le lambeau libre. Il s’agit d’un prélèvement intégral de tissu sur d’autres parties du corps. Les tissus prélevés seront par la suite utilisés pour la reconstruction. Généralement, on prélève du tissu au niveau de l’abdomen (estomac). Ce lambeau sera relié aux vaisseaux sanguins du thorax de la patiente. Cette solution est idéale pour les personnes qui ont suivi un traitement postopératoire de radiothérapie au niveau du thorax.

Secundo, il est également possible d’opter pour le lambeau pédiculé. C’est quoi ? On prélève un muscle complet, de la graisse et de la peau au niveau de l’abdomen. Cette solution est en outre parfaite pour les personnes n’ayant pas subi de radiothérapie.

Les différents types de lambeaux utilisés

Les trois types de lambeaux suivants sont les plus utilisés pour la reconstruction mammaire. Premièrement, le plus utilisé est le lambeau TRAM. Il s’agit d’un lambeau composé de peau, graisse et de vaisseaux sanguins prélevés au niveau de l’abdomen. Deuxièmement, on retrouve le lambeau AEIP qui est doté de graisse, de vaisseaux sanguins et de peau. Toutefois, le lambeau AEIP ne contient pas de tissu musculaire. Troisièmement, on distingue le lambeau dorsal. D’après cette appellation, on fait un prélèvement au niveau du grand dorsal. Il s’agit d’un muscle qui se situe dans le dos. On y ajoute également de la graisse et de la peau. Enfin, on peut également faire des prélèvements sur la partie des cuisses ou des fesses mais c’est rare.

Qu’est-ce que le lipofilling ?

La technique suivante permet d’apporter des corrections sur les chirurgies reconstructrices déjà réalisées. En effet, il arrive que des imperfections surviennent après la mise en place d’un lambeau par exemple. Pour y remédier, les spécialistes de la chirurgie reconstructrice peuvent injecter de la graisse sur le sein. Le praticien prélève des tissus graisseux au niveau de l’abdomen ou des cuisses à l’aide d’un instrument spécial. La graisse est centrifugée durant 3 minutes avant la réinjection sur la partie du sein.

L’avantage de cette technique est l’inexistence de cicatrice. Donc, le lipofillling est efficace après une mastectomie partielle. Cependant, la patiente devra suivre plusieurs séances pour obtenir un résultat satisfaisant.

Sachez aussi que les inconvénients sont à prendre en compte si vous voulez opter pour le lipofilling. Il se peut que vous soyez atteinte de la liponécrose, la résorption de graisse, le développement de kystes, ainsi que bon nombre d’autres. Demandez des informations complémentaires à votre médecin avant d’opter pour cette solution. De plus, plusieurs examens sont à réaliser avant l’opération comme la mammographie, l’IRM, l’échographie mammaire, etc.

Ce qu’il faut retenir

Presque tout ce qu’il faut savoir sur la reconstruction mammaire a été abordé dans cet article. Toutefois, vous devez garder à l’esprit qu’il est toujours préférable de demander l’avis d’un médecin avant de décider de la technique à utiliser. De ce fait également, seul un médecin spécialiste de la reconstruction possède la capacité de répondre à toutes vos questions.

Bref, choisissez donc le meilleur praticien si vous voulez avoir un meilleur résultat. Pour ce faire, le bouche-à-oreille pourrait vous aider.

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